Cette fin de saison sera inévitablement spéciale. Joueurs comme fans, nous nous apprêtons à vivre quelque chose de nouveau et que personne ne connaitra peut-être plus jamais. Bienvenue au coeur de la plus grande intrigue de la NBA.
Et si cette étrange fin de saison nous donnait le scénario le plus extravagant possible ?
Dans le monde de la finance, une bulle spéculative est un pic de la valeur des actifs dans un secteur. Elle est généralement causée par des anticipations exagérément optimistes sur la croissance.
Je vais vous dire un truc : si les Portland Trail Blazers se qualifient pour les playoffs, ils battront les Los Angeles Lakers au premier tour.
Les Nets vont réussir à se qualifier pour le second tour des playoffs !
Ces deux déclarations ne sont nullement celles de Jean-Michel et René au bar du coin. Viennent-elles alors de grands analystes de notre sport favori ? Non plus, ce sont les avis des deux anciens joueurs et aujourd’hui « consultant » Charles Barkley et Shaquille O’Neal.
Vous voyez directement où va nous mener notre analyse.
Cette bulle basketballistique génère-t-elle des anticipations exagérément optimistes ?
La réponse est extrêmement simple et c’est presque du bon sens.
En début de saison, chaque joueur, chaque coach, chaque président et chaque fanbase martèlent les réseaux sociaux en annonçant le renouveau de leur franchise. Ils crient sur tous les toits que cette nouvelle saison ne sera pas comme la précédente. Armé de renforts talentueux et avec une alchimie nouvelle, l’accession aux playoffs voire plus si affinités ne sera qu’une formalité. Évidemment, chaque fin de saison fait son lot de déçu là ou la mayonnaise n’a finalement pas réussi à prendre.
Pour être encore plus concret et s’il faut un exemple pour la presque défunte première partie de la saison 2019-2020, il ne faut pas chercher bien loin : nos Philadelphia 76ers !
De hautes espérances qui, avouons-le, n’ont pas donné grand-chose sur les 65 premiers matchs. Nous ne reviendrons pas sur les détails ici, ce n’est heureusement pas le sujet.
Mais ça, c’était avant, à la date du 11 mars, jour du dernier match officiel de la bande à Jojo. Car aujourd’hui, dans la bulle, tout a bien changé et c’est Brett Brown lui-même, le head coach qui annonce un renouveau (media availability du Jour 8). Il fait donc ce que fait chaque joueur, chaque coach, chaque président et chaque fanbase en début de saison.
Brett Brown sur les chances de l’équipe de réussir l’objectif final :
« Je suis relativement confiant. J’ai vu énormément de bons signes. »
— 76ers France (@FR_Sixers) July 18, 2020
Le constat semble donc simple et sans appel : cette bulle basketballistique génère déjà des anticipations exagérément optimistes !
Et la science, elle en dit quoi ?
Être optimiste, c’est bien ! Mais ça ne fait malheureusement pas tout. Laissons les rêves et les expectations de côté pour nous concentrer maintenant sur la raison. Les statistiques avancées, les projections et les analyses poussées sont aujourd’hui monnaie courante dans cette ère du basketball. Que disent-elles donc de cette reprise ?
Le site de FiveThirtyEight nous livre chaque année ses projections selon deux méthodes de calcul :
Le « RAPTOR player ratings »
Statistique sous forme de plus-minus qui mesure la contribution d’un joueur pour son équipe en attaque et en défense, comparée à un joueur moyen de la league. En résumé, un joueur avec un RAPTOR offensif de +2,1 contribue à augmenter les performances de son équipe de 2,1 points/100 possessions en attaque.

Projection de la course au titre selon le « RAPTOR player ratings ».
Le « ELO ratings »
C’est un calcul mathématique de la compétence relative d’une équipe. Les informations prises en compte sont entre autres, le score final d’un match, la marge de victoire/défaire ainsi que le lieu du match. D’une manière simplifiée, si l’équipe A remporte de 17 points le match contre l’équipe B, le score ELO de l’équipe A augmente de 17 points quand le score de l’équipe B diminue de 17 points.

Projection de la course au titre selon le « OLE ratings ».
Sans rentrer dans une analyse profonde des causes, des conséquences et de tout ce qui entoure ces projections, le bilan est directement moins clair. D’une méthode d’analyse à l’autre, nos favoris passent d’un statut de réel contender à celui de faire-valoir.
Difficile donc de se fier entièrement à la science sur ce coup-ci.
Mais alors, qui croire ?
C’est la grande incertitude du sport ! Cette grande incertitude qui fait que rien n’est jamais joué avant le buzzer final, ce qui nous fait nous lever au beau milieu de la nuit et ce qui nous procure des émotions folles.
Cette bulle est quelque chose de nouveau et nous sommes donc en droit de nous attendre à tout ce que nous pouvons espérer.
Pour ma part et c’est très simple, même si l’analyse chiffrée du jeu est un pur bonheur à décortiquer, je vais croire nos joueurs et comme chaque année, je vais rêver du titre. Que la magie opère !

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